Documents pour l'expression française

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Préparation de la séance du 9 janvier 2008

Pour clore nos travaux du semestre, je vous propose le mercredi 9 janvier 2008 un travail d'expression orale.
Vous choisissez vous-mêmes une pièce de musique que vous appréciez particulièrement. Pas trop longue (3-4 mn). Et vous préparez une présentation qui permette de faire partager votre intérêt pour cette oeuvre ou cet extrait d'œuvre, voire votre enthousiasme. Nous passerons chaque morceau de musique (son ou son/vidéo) avec les moyens habituels. Puis vous ferez un petit exposé de 5-6 mn (avec les notes que vous aurez préparées), en appuyant votre appréciation sur tout ce qui vous semble utile pour entraîner la conviction : analyse du sens, des moyens et des effets, histoire, expérience personnelle par rapport à la pièce que vous avez choisie... L'exposé sera suivi par un petit moment d'échange entre nous.

Séance du 5 décembre 2007

Il a été question pendant cette séance de la relation musique/poésie. Œuvre choisie : Le Cantique de Jean Racine de Gabriel Fauré (1864). Nous avons fait une étude historique et littéraire du poème de Racine, tiré des Hymnes traduites du Bréviaire romain (1688), et nous avons cherché ensuite, à l'écoute, à percevoir les relations de sens, de moyens et d'effets que Gabriel Fauré, dans son célèbre Cantique pour piano (ou orgue) et choeur, a pu chercher à mettre en oeuvre pour révéler la signification et l'expressivité du poème (ou pour les dépasser, s'en éloigner ...).
Il s'agit pour ce quatrième devoir de rédiger cette étude esquissée ensemble : comment la musique sert la poésie et/ou comment s'en sert-elle ?
Pour le mercredi 19 décembre 2007.

Gabriel Fauré, cantique de Jean Racine, (wma 5 Mo)

Cathedral Voices, EMI, 2005

Partition pour choeur à quatre voix, piano ou orgue Fichier Acrobat

Pour de multiples autres interprétations consulter le site suivant : http://roy.free.fr/cantique.htm

Jean Racine
(1639-1699)
Le plus célèbre auteur de tragédie du siècle de Louis XIV a aussi écrit des poésies religieuses, notamment des traductions en vers, dont des Hymnes figurant dans le bréviaire et servant à la prière des "heures" des moines et autres écclésiastiques.


Publié dans le Bréviaire romain de Le Tourneux (1688), ouvrage immédiatement condamné. La traduction de Racine était pour les censeurs trop imprégnée de jansénisme. Voir le cours. L'expression du v. 4 "grâce invincible" a pu paraître en effet trop peu orthodoxe. Louis Racine, (fils de Jean Racine) lui-même poète, a proposé "grâce puissante", version qui a perduré jusqu'à nous.

Hymnes traduites du Bréviaire romain.
LE MARDI
A MATINES (traduction du Consors paterni luminis , attribué à Saint Ambroise, IVe siècle)

Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit nous rompons le silence :
Divin Sauveur, jette sur nous les yeux.

Répands sur nous le feu de ta grâce invincible ; [puissante]
Que tout l'enfer fuie au son de ta voix ;
Dissipe ce sommeil d'une âme insensible [languissante]
Qui la conduit à l'oubli de tes lois!

Ô Christ, sois favorable à ce peuple fidèle,
Pour te bénir maintenant assemblé ;
Reçois les chants qu'il offre à ta gloire immortelle,
Et de tes dons qu'il retourne comblé.

Exauce, Père Saint, notre ardente prière,
Verbe, son fils, Esprit, leur nœud divin,
Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
Règnes au ciel sans principe et sans fin.

Consors paterni luminis,
Lux ipse lucis et dies,
Noctem canendo rumpimus:
Assiste postulantibus.

Aufer tenebras mentium,
Fuga catervas dæmonum,
Expelle somnolentiam
Ne pigritantes obruat.

Sic, Christe, nobis omnibus
Indulgeas credentibus,
Ut prosit exorantibus
Quod præcinentes psallimus.

Sit, Christe, rex piissime,
Tibi Patrique gloria
Cum Spiritu Paraclito
In sempiterna sæcula. Amen.

Gabriel Fauré
(1845-1924)

Cantique de Jean Racine ( Opus 11, en ré b majeur)
Pièce vocale composée en 1864 (19 ans). Pour chœur et piano. Interprété solennellement le 4 août 1866 pour la bénédiction de l'orgue de Saint-Sauveur, avec accompagnement de cordes et orgue .

« (…) musicien considéré comme le véritable créateur de la musique de chambre française. Equilibre des lignes mélodiques, homogénéité du discours, simplicité dans l'expression, respect des modes anciens font que Fauré tient une place unique et originale dans la musique de son temps. Ses élèves, Ravel, Enesco, Florent Schmitt, Koechlin, Louis Aubert, Ladmirault, Roger-Ducasse, Lapara, Nadia Boulanger savent ce qu'ils doivent à leur maître, notamment dans la pureté et l'aisance de leur écriture.

Sa musique religieuse est aussi unique dans son genre : Fauré comprend la religion comme source d'amour et non de crainte, d'où une musique douce, paisible, parfois profonde et triste mais jamais terrifiante ni dramatique. Ecoutez son Requiem, pas d'effet grandiose, pas de colère divine ni de séquence inspirant la crainte ou la peur, au contraire, confiance, tendresse, apaisement, méditation. De même, à l'audition de sa mélodie profane Au cimetière, magistralement interpr étée d'ailleurs par Camille Maurane, et d'où s'échappe la poésie sensible et exquise de Fauré, une langueur profonde nous étreint et laisse notre âme vaguer dans les brumes de la mélancolie, mais point de crainte là encore, seulement un sentiment de vague tristesse presque reposante... »

(extrait de notice voir : http://www.musimem.com/faure-bio.htm)

Séance du 7 novembre 2007

Comme convenu, il s'agit à présent d'écrire un "compte rendu de concert", à partir de l'enregistrement vidéo du concert de Montpellier du 13 avril 2006 (classes de percussion des CNR de Bordeaux et Montpellier, auteurs contemporains).

Procurez-vous une copie du Dvd auprès de l'une ou de l'un de ceux qui étaient présents à la séance du 7 novembre. Visionnez l'ensemble. Allez jusqu'au chapitre 6 (Jingles de Christophe Richard), que nous n'avons pas vu mercredi dernier et qui peut vous inspirer.

De là vous pouvez choisir de faire un compte rendu :
- soit de l'ensemble du concert,
- soit de deux pièces différentes,
- soit d'une pièce suffisamment ample pour donner lieu à ce travail.

Le but est d'exercer votre capacité de synthèse (pour rassembler les éléments les plus importants) et votre capacité à décrire et à exposer une opinion appuyée sur votre culture et sur votre sensibilité. Il s'agit là d'un jugement sur des compositions et sur leur interprétation, qui peut être positif, négatif, nuancé..., et qui n'a d'autre intérêt ici que de vous exercer à exprimer ce que vous voyez et ce que vous ressentez, au plus près de ce qui s'est passé dans ce concert, mais aussi en accord avec les goûts d'un public (fictif et choisi par vous) pour qui vous écrivez ce compte rendu.

Séance du 17 octobre 2007
« L'Air du Génie du Froid » King Arthur opéra dramatique de Henry Purcell (1659-1695), livret de John Dryden. 1684-1685, représenté en juin 1691, au Dorset Gardens Theatre, à Londres, Acte III.

Pour faire suite à notre séance du 17 octobre, je vous confirme le nouveau travail qu'il y a lieu d'effectuer pour mercredi 7 novembre. Nous avons écouté deux interprétations de l'"Air du Génie du froid" de l'opéra dramatique de Purcell, King Arthur ((Stephen Varcoe - ensemble J. Eliot Gardiner- et Klaus Nomi, arrangement J. Colbert).

Il s'agit de construire une argumentation en forme pour défendre l'une de ces interprétations, selon vos goûts ou en fonction de l'orientation originelle de l'oeuvre (si tant est qu'on la connaisse), et surtout selon une optique choisie et indiquée au départ (diffusion grand public par exemple...).

Nous avons travaillé ensemble à la description de ces interprétations. Vous avez pris des notes, et ces premières approches peuvent être complétées par une écoute personnelle plus précise encore de deux versions proposées.

J'ai ajouté une 3ème interprétation (à titre purement informatif), et des oeuvres de référence, le "Choeur des Trembleurs", tiré d' Isis de Lully, que nous avons aussi écouté et l'introduction du Concerto pour 2 violons de Vivaldi (opus 3, n° 2), que nous n'avons pas encore écouté. On y trouve des parentés avec la démarche musicale de Purcell dans l'Air du Génie du froid.

Donc le travail de cette quinzaine n'est plus une description interprétative, mais une démonstration. C'est un autre mode d'écriture, où il faut être convaincant, où il faut faire admettre un point de vue en s'appuyant sur des arguments plausibles, en prévenant les objections...

1 ère interprétation :
Direction John Eliot Gardiner, Erato Disques, 1994.
Le Génie du froid est interprété par le baryton Stephen Varcoe.

2 ème interprétation : arrangement J. Colbert
Les trésors de la voix, BMG France, 1998
Le Génie du froid est Klaus Nomi, haute-contre.

(Pour information, une autre interprétation).

Le Génie du Froid, se redressant et répondant à Cupidon venu le réveiller et chasser l'hiver.

What power art you, you from below
Hast made me rise unwillingly and slow
From beds of everlasting snow ?
See'st thou not haw stiff and wonderous old
Far unfit to bear the bitter cold
I can scarcely move or draw my breath ?
Let me, let me freeze again to death.

Quelle puissance es-tu, toi qui, du tréfonds
M'a fait lever à regret et lentement
Du lit des neiges éternelles ?
Ne vois-tu pas combien, raidi par les ans,
Trop engourdi pour supporter le froid mordant,
Je puis à peine bouger ou exhaler mon haleine ?
Laisse-moi, laisse-moi geler à nouveau, jusqu'à mourir de froid.

Cupidon se moque ensuite de lui et lui dit que dès qu'apparaît l'amour, le ciel s'éclaircit, et que l'amour subjugue l'hiver en faisant revenir le printemps. Le Génie du Froid reconnaît alors en l'amour « l'ancêtre des dieux », qui a conçu le ciel et la terre et créé la nature humaine.

Voir :
- Le « Chœur des trembleurs » de Jean-Baptiste Lully (1632-1687) ( Isis , Acte IV, sc I), livret de Philippe Quinault (1635-1688).

«   L'hiver qui nous tourmente
S'obstine à nous geler.
Nous ne saurions parler
Qu'avec une voix tremblante.
La neige et les glaçons
Nous donnent de mortels frissons… »


- Antonio Vivaldi (1678-1741), Concerto pour 2 Violons opus 3 n° 2 , RV 578, Introduction


Séance du 3 octobre 2007
- Ave Maria de Guilio Caccini (1545 ?-1618): transposition et interprétation par le quintette de cuivres Magnifica (.waw : 50 Mo) (lien : http://www.magnifica.net)
- idem, format mp3 (4,5 Mo)
- Ave Maria de Caccini, interprété par Lesley Garrett, soprano (waw, 42 Mo)
Britten Sinfonia, Ivon Bolton dir.
- idem format mp3 (4,5 Mo)
- Partition, transposition pour piano : Fichier Acrobat
- Enregistrement de la partition pour piano (format midi)

Après nos travaux communs de la séance dernière, où nous avons cherché ensemble des termes descriptifs, des expressions, des images, des appréciations et des idées interprétatives permettant de rendre compte de ce que nous écoutions, il s'agit donc maintenant de mettre cela en forme personnellement, de rédiger chacun une description interprétative, soit de la version du quintette de cuivres Magnifica, soit de la version Bolton/Lesley Garrett, soit des deux en comparaison. Il faut donner le plus possible de champ à votre plume de façon à exprimer le plus exactement et le plus complètement possible ce que vous avez ressenti, en partant de l'effet d'ensemble. Replongez-vous dans l'atmosphère en réécoutant plusieurs fois les différentes versions. Suivez sur la partition si vous cela vous aide. Regardez les notes prises pendant le cours d'hier (qualification descriptive de la partie de chaque instrument, de l'ensemble, de la courbe mélodique, interprétations des uns et des autres...). N'hésitez pas à construire de là une interprétation cohérente, affective, symbolique, culturelle, historique, anthropologique (et/ou)... Il ne s'agit pas d'une analyse musicale en tant que telle, qui aurait ses exigences techniques ; vous pouvez certes utiliser certains outils d'analyse que vous savez manier, mais l'important ici est l'expression écrite, dans le cadre d'une transposition d'un art à l'autre, de la musique à l'art d'écrire. Soignez donc votre style.
Copie d'une page (au moins, plus si vous le souhaitez).
Pour mercredi 17 octobre 2007. Vous pouvez travailler sur ordinateur et m'envoyer votre production par courrier électronique.
A très bientôt donc.
Bien à vous. DL.